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Body Double
30 décembre 2015

TOP TEN 2015

Ce top est une vision personnelle et donc subjective du meilleur des films sortis durant l’année 2015. Ce top 10  a dû nécessiter d’exclure certains films qui auraient mérité d’y être. Mais il faut choisir…Ce classement est le fruit de la vision de 107 films. Il n’est en aucun cas exhaustif mais reflète les oeuvres qui m’ont touchées et qui m’ont surpris surtout ! Bon, on y va !

 

 

10- Miss Hokusai, Keiichi Hara

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Evocation du peintre nippon Katsushika Hokusai , inventeur du mot «manga », Keiichi Hara livre un film-estampe. Loin du biopic classique, le cinéaste offre une animation à la fois simple et contemplative comme un retour aux sources de l’art graphique. Parsemé d’envolées oniriques, Miss Hokusai infuse un parfum de sérénité avec une simplicité désarmante, comme une évidence.

 

 

9- Francofonia, Alexandre Sokourov

 

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Après Faust, Alexandre Sokourov nous offre un film protéiforme, à mi-chemin entre le documentaire et le film historique. Francofonia s’attache à suivre l’Histoire du musée du Louvre en prenant comme point d’ancrage la Seconde Guerre Mondiale. Le film met en avant la relation entre le conservateur français du musée durant l’occupation et le responsable de la commission allemande pour la protection des oeuvres d’art en France, pour tisser l’ensemble de l’évolution du statut de ce grand lieu. A la fois réflexion sur l’art, la civilisation et sa postérité, l’un des plus grands cinéastes russes livre une oeuvre toujours surprenante. Un bel hommage au génie français !

 

 

8- Everything Will Be Fine, Wim Wenders

 

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Revenant à un ouvrage fictionnel, Wim Wenders livre un mélodrame ascétique aux figures fantomatiques. A la fois d’une intériorité retenue et aux émotions à fleur de peau, Everything will be fine nous propose la plus belle et originale utilisation de la 3D, reflet des tourments des protagonistes. Benoit Debie (chef opérateur de Love) transcende l’environnement de ces personnages. Enfin une vision de la 3D bluffante…

 

 

7- Réalité, Quentin Dupieux

 

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Réalité n’est ni plus ni moins que la synthèse et l’aboutissement de l’oeuvre du cinéaste français. Cauchemar sans fin sur la création mais aussi sur l’union réalité/imaginaire, le réalisateur livre sa profession de foi cinématographique. Hanté par la musique de Philip Glass, le spectateur est à la fois stimulé, perdu et angoissé devant un tel vertige métaphysique.

 

6-The  Big Short, Adam McKay ex aequo Cemetery of Splendour,Apichatpong Weerasethakul

 

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Voilà deux films qu’on auraient du mal à relier ! Cependant, chacun témoigne de la possibilité du renouvellement au cinéma. The Big Short éclate sa narration pour construire sous nos yeux les mécanismes de la finance internationale. Sous la forme d’un pamphlet virulent, The Big Short n’oublie jamais son point de vue d’hommes. Comme une fourmilière géante où chacun croit connaître les règles et sa place alors qu’il y en a aucune. Armé d’un humour inattendu, jamais plombant, Adam McKay réussit là où Scorsese avait échoué. Il montre l’anarchie d’un monde économique sans repères ni avenir ! Passionnant et foisonnant !

Cemetery of Splendour ne convaincra sans doute pas les réfractaires du cinéaste thaïlandais. Il montrera l’évidence pour les autres… Weerasethakul est sans doute un des plus grands cinéastes actuels. Son cinéma est juste basé sur la transcendance permanente du quotidien. Film de somnambule mais aussi de regards écarquillés, Cemetery of Splendour est le témoin de la démarche du cinéaste, entre vie et au delà. De quoi remuer le vieil occidental cynique !

 

5- Knight of Cups, Terrence Malick

 

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Prolongeant la rupture dans son cinéma avec Tree of Life, Knight of Cups pourrait être vu comme la version jusqu’au boutiste du «  style Malick ». En artiste démiurge et presque autiste, le cinéaste éclate définitivement la narration classique. A l’image d’un vécu intérieur, son oeuvre est fragmentée en strates émotionnelles où les femmes, le succès, les paysages, l’eau accaparent et font fuir dans un même temps un pèlerin solitaire. Que fera Malick après ce film hors du temps ? 

 

4- Inherent Vice, Paul Thomas Anderson

 

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Ayant trouvé sa voie, Paul Thomas Anderson creuse le sillon de son précédent opus The Master (film de l’année 2013) en faisant de l’Amérique, l’histoire de dominé et de dominant. Et cela en plein coeur du flower power… Adaptation de l’oeuvre bordélique de Thomas Pynchon, il en prend les atours pour livrer une vision hallucinée et hallucinante des années 60/70 , fruit de trips incessantes  emprunts de paranoïa et de mélancolie. Inherent Vice montre un univers tué dans l’oeuf comme un rêve déçu d’une certaine Amérique. Bien loin de la version conciliatrice d’un Spielberg, Paul Thomas Anderson note la perte de l’individu dans un spleen inquiétant.

 

3- Foxcatcher,Bennett Miller

 

Foxcatcher-affiche

En 2015, la question de l’Amérique revient au galop dans le cinéma d’Outre Altantique. Entre des valeurs perverties (American Sniper) et l’hallucination collective des sixties, Foxcatcher choisit une Americana de compétition, emprunte d’une violence sourde. C’est sans doute par sa mise en scène millimétrique que l’on peut définir le mieux ce dernier film de Bennett Miller. Comme un précis de désirs refoulés et de marché de dupes sociétale, Foxcatcher construit un huit clos étouffant où tout n’est qu’affaire de geste (manqué) et de pyramide sociale. Un manuel de mise en scène, rien que cela !

 

2- El Club, Pablo Larrain

 

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Encore un huit clos ! Mais cette fois-ci, sur une ile où on y cache/explore la perversité de l’Humanité. A la fois portrait rigolard et terrifiant d’une communauté, Pablo Larrain expose dans une lumière crue toute la saloperie humaine. Une certaine apocalypse grimaçante ! Essentiel !

 

1- Les Mille et Une Nuits, Miguel Gomes

 

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Voici le film de l’année qui donne espoir en la magie du cinéma comme art qui peut se renouveler. Puisant dans les maximes des Mille et Une Nuits, le réalisateur offre sa vision du Portugal et de ses compatriotes. A la fois enchanteresse, mélancolique,désespérée, Miguel Gomes construit un pansement anti-crise. Oeuvre foisonnante, mythologique, poétique et à l’humilité inattendu, Les Mille et Une Nuits prouve que le cinéma peut se hisser au niveau de la littérature. Un opéra fabuleux où le souvenir du Portugal trouve un éclat réchauffant !

 

 

Mention Spéciale:

 

Love,Gaspar Noé

Youth,Paolo Sorrentino

Mad Max Fury Road,George Miller

American Sniper, Clint Eastwood

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